Des médecins parlent de l'AVF
Dans cette page, nous publions des textes rédigés par des médecins à l'attention du public ou de leurs confrères. Les auteurs nous sont parfaitement connus, même s'ils signent par de simples initiales.
Conférences lors du congrès EHTMIC d'octobre 2010
D'un neurologue pour les généralistes confrontés à des formes sévères d'AVF
Les formes sévères d'AVF
Il n'existe pas de forme incurable d'AVF, mais il arrive que certaines AVF épisodiques ou plus encore chroniques (10% des formes) soient si sévères (fréquence, intensité) qu'elles amènent un patient à se poser la question de l'efficacité du traitement. A vrai dire le principal handicap est surtout la fréquence, avec parfois des conséquences majeures dans la vie professionnelle, familiale, personnelle, le risque d'une dépression, d'un isolement social du patient.
Quelle est alors l'attitude à conseiller ?
Il me semble que le plus important est d'éviter le "nomadisme" thérapeutique qui conduit en général - avec la complicité d'Internet ! - à multiplier les essais de traitements non validés, coûteux, parfois dangereux et finalement à ne plus croire à aucune possibilité médicale. Il est sage d'accepter les conseils du médecin traitant ou du neurologue (et de l'association !) et de se tourner vers une consultation hospitalière spécialisée dans les céphalées, donc vers une équipe.
Dans ces cas l'évaluation de la réalité du diagnostic, des essais précédents (dose, durée, tolérance, conduite du traitement, etc.), des possibilités qui existent en terme de traitement ultérieur, mais aussi de l'inévitable impact psychologique, peuvent nécessiter une hospitalisation de quelques jours et une discussion collégiale (médecins anti-douleur, neurologues, psychologues, kiné, ...). Tout ceci prend du temps mais évite d'en perdre davantage dans des essais parfois malheureux. Oui, il peut exister des périodes sévères dans l'évolution de l'AVF chez certains patients mais répétons le il n'existe PAS de formes incurables.
Dr D (Paris)